mardi 9 juillet 2013

Les pieds dans l'eau

Bonjour à tous!
Après cette première semaine de stage, nous sommes partis en week-end, repos bien mérité, dans le lieu paradisiaque que sont les îles du salut. Ancien bagne, la nature y a aujourd'hui repris ses droits, pour le plus grand bonheur des touristes. 
Pour s'y rendre, nous empruntons depuis Kourou un grand catamaran à moteur. La traversée (un peu houleuse) dure environ 1h et nous débarquons enfin sur la principale île : l'Ile Royale, ainsi nommée en hommage à Louis XV. Après avoir déposé nos affaires et monté nos hamacs dans le carbet de l'auberge, installé sans grande rénovation dans l'ancien dortoir des bagnards, nous sommes tout de suite dans l'ambiance. L'île est une vaste réserve naturelle, regroupant une faune et une flore des plus exotiques tels que les agoutis (que Gilbert nous avait préparé en ragoût la veille)...
 Et nous ne tardons pas à faire quelques rencontres... à peine avions nous entrepris le tour de l'île, que nous tombons nez à nez avec une bande de capucins, ces petits singes d'apparence sympathique se balançant de branches en branches. 
Le récit qui va suivre peut heurter la sensibilité des plus jeunes d'entre nous et la famille de Marine... Alors que Marine et Diane prenaient quelques clichés, Henry a discrètement tenté de mettre ses affaires de plage dans le sac de Marine, laissant croire aux capucins qu'il allait sortir de la nourriture. Tout s'est alors déroulé très vite, et tandis qu'ils nous hurlaient dessus en nous lançant des feuillages, l'un d'entre eux s'est littéralement jeté sur Marine et l'a poussée dans un ravin. Une chute de 2m de haut, en arrière...! Mais fort heureusement, plus de peur (beaucoup de peur) que de mal, elle est en ressortie saine et sauve et après de multiples examens neurologiques réalisés à tour de rôle par chacun d'entre nous, nous avons repris la route sur un petit sentier bordant l'île. De là, nous avons pu admirer à l'ombre des palmiers, quelques tortues  émergeant de l'eau turquoise... Le paradis quoi ! 
La petite balade s'est évidement terminée par une baignade, car en effet, les îles du salut sont le seul endroit de Guyane où la mer n'est pas contaminée par la vase. Le soir, nous avons diné dans le seul restaurant de l'île, sur une terrasse surplombant la baie, puis nous avons partagé quelques verres avec des jeunes guyanais, officiers de marine, rencontrés dans l'après-midi. 

C'est à ce moment du récit que vous croyez que nous allons nous coucher pour une bonne nuit de sommeil, mais la nature en a décidé autrement... En effet, vers 5h30 du matin, je suis réveillée en sursaut par un énorme boum autant sonore que vibratoire. J'aperçois alors Thierry, hors de son hamac, debout en caleçon, entrain de faire des moulinets avec les bras tout près de sacs. En réalité, des capucins s'étaient tout simplement introduits dans le carbet, et l'un d'entre eux avait sauté sur le hamac de Marine (déjà traumatisée par eux). Il était suspendu par la queue à la corde du hamac d'Henry et fouillait de ses 2 mains libres dans notre sac de nourriture!! Bon réveil quand même! Nullement effrayé par les gesticulations de Thierry (et le rire de Diane), ils ont continué à sauter dans le carbet pendant 1/2h ! 
Nous avons profité du dimanche matin joyeusement commencé pour assister à la visite de l'île, c'est à dire principalement du bagne. Le guide alliait morceaux d'histoires de France et anecdotes sur les conditions de détention, travaux et mœurs douteuses des prisonniers, rendant la visite à la fois très intéressante et terriblement réaliste. Après un rapide pique nique, nous sommes allés nous balader et nous baigner sur l'Ile Saint Joseph. Cette île n'abrite qu'une plage et un bâtiment appartenant au 3ème REI, mais elle est très agréable. La dernière île, Ile du Diable n'est pas accessible. 
Nous avons profité des dernières heures du jour sur l'Ile Royale puis avons repris le cata pour rentrer à Kourou. Après une petite marche avec les sacs à dos et un gros Mac do, nous avons tant bien que mal atteint le carbet amérindien, ou plutôt le carbet de l'angoisse! Toilettes insalubres, puces dans le carbet, nos 3 marins ont monté avec difficulté les hamacs sur les poutres du carbet, trop proches les unes des autres. C'est ainsi que Marine s'est quasiment retrouvé dans le hamac d'Henry, alors que le mien était coincé sous les 2 autres! Ajouté au conseil de Gilbert de dormir avec nos sacs pour éviter les vols, à la musique d'un voisin se prenant pour un Dj et à la fatigue, il fallait rire ou pleurer... Et heureusement on a bien rigolé! Nous avons repris la route à 3h30 du matin pour être à l'heure en stage, des étoiles, des tortues et des palmiers pleins les yeux, au son du reggae du taxi co, rêvant au prochain week-end...
Raphaëlle 






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