En route vers l'espace

Jeudi 25 juillet

11h départ avec un car de l'office du tourisme. Après plusieurs arrêts (problème de climatisation, ravitaillement, formalités administratives, pause repas) nous arrivons vers 16h  sur le site du CNES (centre national d'études spatiales). 

Grâce à notre demande, nous avons été invité à assister au lancement de la 70ème Ariane d'un lieu privilégié à 7,5km de la fusée. La mission d'une durée de 1h18 aura pour but de mettre en orbite 2 satellites (un de télécommunication et un météorologique). 

Heure du décollage prévue pour  16h53.  Nous avons pu observer Ariane 5 pendant 2 petites minutes.  Reflets de la fusée éblouissants, bruit des boosters... Ce fut court mais très impressionnant !!  Un nuage mal placé nous a caché la fin de son ascension nous empêchant ainsi de voir la séparation des boosters de la fusée.. 

Mais le spectacle était quand même largement au niveau de nos espérances ! 

Pour les plus curieux : la fusée fait 30 mètres de haut et près de 200 tonnes. Elle atteint une vitesse de, tenez-vous bien, 9km/sec! Pour au final mettre en orbite les satellites à 36 000 km d'altitude au dessus du Congo et du Sri Lanka.  Budget approximatif du lancement de la fusée : 20 000€ le kilo.. Pour 16 tonnes de matériel envoyé , on vous laisse faire le calcul ! 

Journée unique... qui se termina sur la piste de danse à notre retour sur St. Laurent ! 

PS : en arrivant sur le site du CNES, zone forestière protégée dont l'accès est réglementé, nous avons été interpelé par  les cris de plusieurs personnes dans le car : un jaguar venait de traverser tranquillement la route de terre battue juste devant notre car !!  Deux d'entre nous ont pu voir l'arrière- train de la bête, les autres ont du se contenté du mouvement des fourrés... Ça a duré 2 secondes mais c'était totalement improbable!!!!!! Gilbert nous a dit qu'en 25 années de présence en Guyane, il n'avait vu qu'un seule fois un jaguar en liberté ! 

La Guyane, le voyage des premières fois !

Camille

Milieu de stage : nous nous habituons à notre vie ici, aux différentes populations, à la chaleur, aux fonctionnements des services... Nous avons fait de superbes rencontres, des médecins passionnés qui parlent 4 langues en 6 consultations, des infirmières accueillantes, des internes et étudiantes sage-femme avec qui ont fait la fête et notre Gilbert toujours heureux de nous conseiller et de nous faire découvrir des choses, en particulier avec les plats qu'il nous prépare ! Certains ne le savent peut être pas mais nous avons déjà mangé : de l'anaconda, du caïman, du poisson  préhistorique, du singe, du manioc, du palmier, du bambou...

(Anaconda)

(Caïman)

(Singe)

Ici il existe différents problèmes niveau santé : tout d'abord l'accès aux soins est difficile (pour ne pas dire très difficile quand on habite à 3 jours de pirogue de l'hôpital). 

Le suivi des patients est pour ainsi dire nul!!! Les gens ne viennent pas à leurs rendez-vous de consultation ou alors viennent mais à n'importe quel moment alors que les maladies infectieuses et les maladies chroniques font partie du quotidien telles que la tuberculose, la dranocytose, le VIH et le diabète. 

Les enfants ne sont que très rarement bien vaccinés ou n'ont, avec chance, reçu qu'une seule dose de vaccin car  les parents n'ont pas bien compris qu'il fallait des rappels!

Bref il y a du boulot!!!!

Ce week-end nous restons sur saint Laurent pour se reposer et faire la fête! Nous squattons donc tout le week-end avec des internes qui gardent pour l'été la  maison d'un médecin parti en métropole pour les vacances ! 

Vendredi, soirée CHOG avec une bonne partie des sages-femmes/internes/médecins, tous en maillots à danser et plaisanter autour et dans la piscine... ce n'est pas à Nantes qu'on danserait avec nos chefs de clinique ! Ça soude un hôpital !

Je vous laisse découvrir la maison par vous même! Autant dire qu'on a bien profité (pour preuve, on a pas pu se résigner à partir avec le dimanche soir) !!!!

Nous avons fait la connaissance de "maitika", une matoutou bien poilue, mmmmmh... Oui oui nous sommes bien en Guyane!!!

Dimanche pendant que certaines sont restées à la maison pour profiter pleinement de la piscine, d'autres suivent Marie qui a entendu d'un petit parcours en forêt, idéal pour éliminer les toxines du week-end; résultats: au lieu du kilomètre 500 pépère annoncé, 8km500 de marche sur un terrain humide, avec des arbres barrant parfois le chemin balisé, obligeant à les chevaucher (en croisant les doigts pour ne pas déloger un serpent), mais malgré tout une faune et flore superbes qui valaient clairement le détour! La balade d'1h s'est en fait transformée en 3h30, ils sont rentrés sont encombres mais avec courbatures et vêtements trempés!

Dur dur de se motiver lundi pour retourner à l'hôpital !

Après un bonne nuit dans un vrai lit (dormir sur le ventre, quel bonheur), nous sommes partis direction le zoo de Guyane, véritable vitrine des espèces amazoniennes que nous espérons croiser pendant nos excursions ( jaguars, pumas, ocelots, singes et oiseaux en tous genres ), ainsi que le fameux caymans à lunettes que nous espérions tenir dans nos mains vendredi soir..

Puis déjeuner tardif sur la plage de kourou avant de se rendre à awala-yalimpo et plus précisément sur la plages des Hattes, site internationalement connu pour ses multitudes de pontes de tortues luths. Et en effet nous n'avons pas été déçus, d'une part par les 2 tortues que nous avons rapidement trouvées éclairées par la lune, mais aussi par le calme qu'il y régnait, nous étions quasi seuls sur cette longue plage, entourés de cratères de tortues, s'attendant à en voir de nouvelles à n'importe quel moment.. Magique

Dernières émotions de ce week end haut en couleur avant de reprendre nos stages respectifs :)

Diane 

Départ pour notre troisieme week-end à travers la guyane en direction des marais de Kaw.

Véritable région enclavée au sein d'un massif montagneux qui se révèle après 50km de route à travers la montagne. 

Nous découvrons notre embarcation le Morpho: bateau carbet, couteau suisse fluvial adapté à tous les instants. Jack le capitaine, nous invite à bord et nous débutons notre expédition à travers les marais. 

Quelques explications sur la faune locale par exemple : le Jésus bird car cet oiseau est capable de marcher sur l'eau. En remontant le fleuve

, au détour d'une vallée, le Morpho donne l'impression de naviguer au sein d'un océan de verdure. Le bateau s'arrête dans les racines flottantes "(appelées moukou moukou pasqu'il y en a boucou boucou!!)" pour permettre à ses occupants de piquer une tête dans une eau couleur rouille. 

Le soir venu, direction le toit du Morpho pour profiter d'un ti punch, olive,saucisson agrémentés de la gratte du capitaine et de quelques mélodies des années 80.  L'obscurité invite l équipage éphémère à ripailler avant d'aller chercher les caïmans. 

Une fois le dîner achevé, toutes lumières éteintes, le silence règne pour commence la quête du caïman. La lumière à la proue du Morpho balaye les rives à la recherche de l'œil rouge qui trahit le caïman. Cependant le caïman ne perturbe pas l'onde paisible et plonge dans les abîmes si une main peu habile tente de l'extirper des ses eaux rouillées.  Bref on rentre "brecouille", comme on dit dans le bouchenois, mais en ayant quand même pu apercevoir quelques spécimens dont le fameux caïman noir (au moins 5m) !

Après une nuit à bord du Morpho, un réveil sur le toit sans bruit permet à chacun de profiter des rivages inoubliables. Rapidement le bruit du moteur met fin à l'expectative pour se lancer corps et âmes dans un petit déjeuner, tout en dérivant au sein des marais.  

Retour à l'embarcadère pour décharger les moussaillons de la nuit et récupérer les gringos de la journée. Leur retard nous a permi de partir à l'assaut du marais à bord d'un canoë. 

Le bateau nous emmène vers le village de Kaw. Derniers habitants de cette région autrefois peuplée de milliers d'esclaves. Le déjeuner au restaurant du village: Atipa, poisson préhistorique tenant son nom de sa capacité à se déplacer dans la vase à petits pas. Pour les plus réticents, du pac était servi. Retour au bateau après une ballade digestive pour les mecs et une sieste pour les filles.  Fatigués mais les yeux remplis de paysages incroyables. 

Retour à Cayenne éprouvant et chaotique au sein de la montagne remplie de brume et d'arbres couchés sur la route. 

Direction plage des salines...

Henry